Hommage à Aimé Césaire : ''Tu t'en vas''
Césaire Aimé
Tu t’en vas toi que je connais depuis l’enfance
Que je tutoie sans connaître vraiment
Tu t’en vas, comme pour un dernier retour au pays natal
Dans ta terre natale, de Martinique,
Que la mer Caraïbe relie à notre mère Afrique
Au plus profond des abysses.
Aimé tu resteras, par la négraille, pas encore debout
Mais assise sur les bancs de bois d’ébène,
Comme jadis dans les cales des « Navires négriers »
Sa bouche devenant celle de ses ancêtres
Les Gaulois du Bénin au Zambèze.
Que deviendront tes rois Christophe
Que tu abandonnes ainsi à leurs délires,
Solitaires traversant des tempêtes d’oppression
De soumission, de trahison, de mondialisation
Partielle et partiale !
Que deviendra ton verbe clair éclair,
Franc comme le bruit du tonnerre
Qui dit son fait aux cyclones ravageurs
De la colonisation, de la ségrégation
De la loi du plus fort ou du plus rusé !
Tes cris et tes écrits pourront-ils encore
Continuer à clamer ton discours contre le colonialisme
Passé, présent et futur,
Ouvert, comme sournois et caché
Dans des concepts dits humanistes
Du droit d’ingérence à la guerre préventive
Qui reprennent en échos le droit de civiliser
Les sauvages, et les expéditions punitives
Contre les « Nég’marron » et les Sarrasins.
Tu t’en vas avec ta grande modestie
Rebel rétif aux honneurs académiques
Préférant en revanche la chaude récompense
Des sourires nègres de Fort de France
A New York et jusqu à Jimlimé *
Qui te disent fièrement, nous sommes nègres
de pure Négritude !
Eia ! Pour Césaire l’Immortel qui n’est pas passé
Par l’Académie de peur d’être momifié vivant,
Eia ! Pour le Poète ! Eia ! pour le Maire
Qui a su bercer toute une ville, tout un peuple
Toute l’humanité, de son chant de révolte et d’espoir
Qui résonnera encore longtemps dans les cœurs
Des opprimés, des esclaves Blancs et Noirs
Sous la férule moderne du Maître Argent !
Je ne te dis pas Adieu Césaire bien Aimé
Car liminaire tu resteras accroché à ta terre créole
Et l’amour pour ton peuple, infini !
Aboubacar SAID SALIM
Le 17/04/08